J+37

Étude comparative des techniques de chasse à la mouche (vous savez, les grosses mouches noires, celles qui font plein de bruit, mais dont le système neuronal sous-développé ne leur permet pas de réfléchir et de voler simultanément, ce qui les amène à buter sans fin dans les baies vitrées).

D'un côté, nous avons la technique de Médor*.

Médor repère sa future proie au bruit, il tourne la tête pour suivre le bruit, mais a clairement du mal à suivre l'insecte des yeux. Par contre, une fois l'insecte repéré et à portée de langue, il se jette sur la vitre comme un fou furieux, langue en avant. Et là, il enduit, sans aucune délicatesse, la mouche visée d'une épaisse couche de bavouille. Au passage, il la mâchouille un peu, juste pour le plaisir. Puis il recrache sa cible, engluée dans la bave, et la laisse se momifier au sol.

De l'autre côté, nous avons la technique bien différente de Félix*.

Félix, même si son attention est d'abord attirée par le bruit, repère rapidement sa future victime et la suit des yeux. Son regard vif ne quitte plus l'insecte, sans qu'aucune autre partie de son corps ne bouge. Je crois que les chats sont des psychopathes. Lorsque la mouche s'approche, Félix se met en chasse, se déplace lentement, patiemment et sans bruit, et quand il est suffisamment près, bondit (fort élégament) sur sa proie toutes griffes dehors. Il amoche suffisamment la mouche pour qu'elle ne puisse plus voler, mais lui laisse suffisamment de vie pour qu'elle essaie de fuir. C'est plus drôle, et ça permet de faire durer le plaisir en la taquinant de la papatte. Une fois occis, la victime ne présente plus d'intérêt, il l'abandonne sur place.

Lutin n°1 a trouvé une mouche en ouvrant le frigo. Et a refermé le frigo pour une expérience de survie en milieu hypothermique. Si la mouche survit, on l'appellera Frozen.

*Prénoms d'emprunt